Quand le lien perdure : accompagner le deuil avec la thérapie brève et systémique

a blue and yellow silhouettes of people sitting next to a candle

Dans l’exercice de ma pratique, je suis régulièrement sollicitée pour accompagner cette période qui s’ouvre après un décès et que l’on nomme le deuil. Ce sont des moments d’intimité très émouvants où la mort vient faire irruption dans le psychisme et désorganiser les mécanismes de défense.

En avril dernier, j’ai suivi une formation sur la prise en charge du deuil. Voici ce que j’ai envie de partager avec vous :

On passe notre vie à perdre des choses, des relations. La perte comme la mort font partie de la vie. Pour autant, si la mort fait partie de la vie, accompagner une personne endeuillée est particulièrement délicat. La thérapie brève et systémique invite à redonner du sens aux liens perdus sans figer la douleur.

Parler de la mort ne la fait pas venir.

Le deuil n’est pas une maladie à guérir mais bien un processus à accompagner. Ce n’est ni l’oubli, ni l’effacement, c’est la mise en mémoire et l’apprivoisement de l’absence, la réorganisation de sa vie autour d’une absence devenue intérieure.

Les manifestations du deuil sont variables selon les cultures.

L’expression de la tristesse est plurielle selon les origines. Et c’est dans ce processus que les rituels et une présence soutenante dans les moments critiques sont importants. La célèbre « courbe du deuil » de Elisabeth Kübler-Ross fait moins consensus aujourd’hui car cette classification par étape est d’une part, une notion enfermante, d’autre part trop ciblée sur des manifestations du deuil des populations occidentales. Par exemple, on préfèrera parler aujourd’hui d’adaptation plutôt que d’acceptation.

Vivre la mort d’un proche peut nous faire traverser une période de vulnérabilité, entraînant des réactions de stress adapté ou sévère, des manifestations variables de troubles internalisés ou externalisés. Selon les situations, il est important de penser la temporalité des réactions pour bien considérer que chaque individu vit une histoire singulière.

Il existe plusieurs types de deuils :

Des deuils dits « adaptés » ou « anticipés », des deuils dits difficiles ou « compliqués » voire chroniques, des deuils traumatiques, post traumatiques ou pathologiques.

Ils sont liés à des contextes, selon qu’il s’agit d’une mort violente, inattendue, intentionnelle, « attendue » (maladie, grand âge), dont nous avons pu être témoin ou pas, vécue à distance, dans son pays, ou en dehors de son pays. Le deuil sera vécu différemment selon l’âge de la personne endeuillée, le niveau du lien d’attachement, selon les antécédents traumatiques individuels et familiaux s’il y en a. La présence du corps, son état ou sa disparition sont aussi des éléments impactant à prendre en compte.

En thérapie, on va nommer les choses, les accueillir, apprendre à gérer ses peurs, accompagner pour soutenir, autoriser, restaurer, et surtout prendre le temps.

En thérapie systémique, le deuil ne se vit jamais seul : il se tisse dans un réseau de relations, d’histoires et de rituels. C’est ce tissu que l’on vient soutenir et transformer en co-construisant quelque chose de durable qui va maintenir la mobilisation des ressources de l’endeuillé.

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